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Cyber-attal sur l’enseignement, la réforme attaque !

Mercredi 11 septembre 2024 — Dernier ajout mercredi 25 septembre 2024

Notre syndicat relaie ce texte du Collectif de Beauchastel contre l’école numérique (Contact : Appel de Beauchastel, 27 ter, rue des Terras, 07800 Beauchastel)

A l’occasion de l’annonce de la mise en place des groupes de niveau, pudiquement devenus « groupes de besoins », nombreux sont les parents et enseignants qui se sont mobilisés contre ce tri social assumé. Néanmoins, un angle mort pourtant décisif et structurant, demeure : celui du rôle joué par le numérique, dans l’éducation nationale en général et dans les dernières réformes en particulier.

Les réformes se suivent et se ressemblent, ou plutôt elles convergent vers des buts communs dont les maîtres mots sont : évaluation, rationalisation des moyens, individualisation des parcours. Ainsi, la dernière réforme « choc des savoirs » (ça ne s’invente pas) a-t-elle des points communs avec celle de Blanquer pour les lycées et le bac depuis 2019. D’abord, on assiste à une (pseudo) individualisation des parcours : « choix » des spécialités au lycée, groupes de « besoins » en collège. Il en résulte la fin du groupe classe, suivi par une équipe pédagogique délimitée (puisque aucun élève n’est suivi par un ensemble d’enseignants identique, entraînant une perte des repères. Elle est déjà source de confusion pour les lycéens, ce qui n’augure rien de bon pour des élèves de sixième découvrant le collège. Ensuite, cette véritable usine à gaz complique tout : constitution des emplois du temps, répartition des élèves, attribution des salles, modification des cours … avec son lot d’erreurs et d’inquiétudes. C’est que les dernières réformes, dans l’éducation (mais pas que) ne se présentent pas comme des plans précis et bien pensés. Au contraire, elles sont floues, à géométrie variable, avec des annonces multiples et contradictoires, des décrets tardifs, sans concertation ; puis, plus tard, ajustées petit à petit « en temps réel » quand on se rend compte que « Ô zut, ça ne marche pas ». Mais les dégâts, eux, sont bien maintenus sur les élèves et les personnels malmenés. À titre d’exemple et pour rappel, depuis 2018, aucune cohorte d’élèves n’a passé le même bac dans les mêmes conditions.

Mais que vient faire le numérique là-dedans ? A peu près tout, tant au niveau de la gestion que de la pédagogie. Sans numérique, impossible de faire les emplois du temps, sans numérique impossible de faire des évaluations nationales standardisées pour avoir trié les élèves à temps. Le numérique ne simplifie pas la vie, mais on ne peut s’en passer pour appliquer les réformes ce qui entraîne de la lassitude, de la frustration, mais également une dépendance de plus en plus totale. Les conséquences viennent d’elles-mêmes : la dépossession de notre travail tant dans son organisation que dans les contenus puisqu’il faudrait se fier à des évaluations que les enseignants n’ont pas faites et « s’harmoniser » là-dessus, et son corollaire, l’uniformisation des progressions et des pratiques.

Les évaluations nationales semblaient ne servir à rien qu’à générer de la statistique, aussi le milieu enseignant ne s’en est-il pas trop préoccupé. Ils les ont laissées s’installer et ; les voici maintenant à presque tous les niveaux ; à leur détriment et à celui des élèves, elles prennent de plus en plus de place. Comme si Or, les enseignants sont évidemment capables de déterminer par eux-mêmes, et de façon beaucoup plus fine, où en sont leurs élèves. Ces évaluations évaluent plutôt la capacité des élèves à se servir sommairement d’un ordinateur dans un contexte stressant. Mais le piège se referme : à partir du moment où l’on part des mêmes évaluations, que l’on doit s’accorder pour progresser en même temps, il sera tentant d’accepter des contenus de cours standardisés et les remédiations automatisées liées aux résultats de ces évaluations. À terme, les enseignants deviendront des ingénieurs pédagogiques au service de la machine, n’ayant plus la main sur rien. Déjà, à la rentrée 2024-2025, l’application MIA - « Modules Interactifs Adaptatifs » utilisant une IA adaptative - sera proposée aux lycéens pour remédier à leurs difficultés en français et mathématiques.

De plus en plus de machine, de moins en moins d’enseignement ; l’obsolescence programmée du prof devenu Uber-prof, plongé avec les élèves dans le monde froid et inhumain de la technologie. Voulons-nous vraiment ça ?

Résister contres les réformes doit donc s’accompagner d’une résistance contre la numérisation continue de l’Éducation nationale (et du monde) sous peine d’assister à la disparition de nos métiers ou à leur dénaturation radicale. Ne refusons pas seulement les groupes de niveau mais aussi la dépossession et la standardisation de notre métier, et reprenons en main notre liberté pédagogique, créative et personnelle, pour un enseignement humain. Les élèves et les enseignants ne sont pas des machines. Ils ne sauraient être remplacé par un artifice prétendument intelligent. L’intelligence véritable n’est pas artificielle mais vivante !

Beauchastel - CyberAttal sur l’enseignement

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L’ « intelligence » artificielle serait le nouveau visage du « progrès » pour une humanité enfin vouée à exprimer le meilleur de ses capacités… Vraiment ?

Lire l’article "Une rentrée, pour quoi faire ?" ci-dessous.

Une rentrée 2024 pour quoi faire
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