Ce n’est pas une seule journée de grève qui suffira à gagner. Organisons-nous sur nos lieux de travail pour construire une mobilisation d’ampleur dans la durée. LDC appelle a reconduire la grève, notamment les 10, 11, 12 décembre.
Ces derniers mois, ces dernières semaines le monde nous renvoie une série de reflets grossiers à la manière de ces stands de fêtes foraines tapissés de miroirs déformants.
Ainsi, ces caricatures ont-elles pris forme à travers l’obscénité de Trump et de ses affidés. Un sentiment de condescendance a d’abord pu émerger envers les États-Unis puis l’effroi devant la triste réalité offerte par le tryptique libéral, conservateur et autoritaire de ce régime, a pris le dessus. Les mêmes sentiments jaillissent à l’évocation de Javier Milei : une caricature libérale-libertaire qui va jusqu’à contester et piétiner la mémoire des milliers de victime du régime dictatorial et qui mâche ouvertement la justice sociale. Comment des nations entières peuvent se perdre dans une telle obscurité ?
Cette question a dû effleurer bon nombre de français rassuré par la rationalité et la mesure européenne. Un cliché de Milei donnant l’accolade à Macron et tout ce joli décor s’effrite : ce qui nous paraissait grotesque en dehors de nos frontières nous revient en plein visage.
Le capitalisme ne s’est jamais embarrassé de la démocratie. En France au cœur de l’été, la recomposition du pouvoir s’est accompagnée d’un renforcement des discours autoritaires et xénophobes montrant bien que l’ordre libéral n’avait pas besoin d’être légitimé par les urnes mais qu’en revanche il devait impérativement mobiliser les moyens de contrôle de la population pour endiguer les révoltes.
A cette fin, avec la bienveillance des médias, il instrumentalise les peurs à commencer par celle de la faillite. La vacuité des caisses de l’État justifie l’essorage des services publics et des classes laborieuses pendant que la bourgeoisie continue à se vautrer dans les exonérations fiscales et les dividendes. L’autre grande peur alimentée par ce pouvoir c’est celle des immigrés. Même si cela confine à l’absurde. Il faut bien trouver un coupable à la banqueroute, enfin plutôt un bouc émissaire parce que pendant qu’on agite le péril de l’immigration sous le nez du chaland, des boîtes en profitent pour arroser les actionnaires et licencier simultanément.
C’est exactement le même mode de brouillage qui est utilisé par Anne Genetet lorsqu’elle tente de justifier maladroitement la mise en place de trois jours de carence en cas d’arrêt maladie dans l’Éducation Nationale. Elle n’est pas, non plus, étouffée par l’outrance lorsqu’ elle donne son assentiment à la fermeture de 4000 postes. Enfin, elle ne craint pas de mentir de manière éhontée lorsqu’elle commente les effets des politiques éducatives conduites depuis l’arrivée de Macron au pouvoir et lorsqu’elle entend bien poursuivre dans les mêmes brisées.
Nous avons donc toutes les bonnes raisons de nous révolter et d’occuper le pavé (et surtout d’en balancer). Il n’y a rien à négocier avec ce pouvoir qui ne roule que pour faire prospérer les actionnaires et la bourgeoisie. Quand on va se faire démembrer, on ne discute pas avec son tortionnaire pour savoir par quel bout il va commencer. C’est donc tous ensemble public/privé qu’on va commencer à tourmenter nos oppresseurs, dans la rue le 5 décembre.