Quand te reverrai- je pays merveilleux
Nul besoin d’explication de textes, cette ritournelle suffit à faire émerger toutes les représentations raccrochées aux sports d’hiver. Quelques décennies plus tard, l’humour potache des « Bronzés font du ski » [1] semble encore fonctionner.
En revanche le décor est moins idyllique. Le réchauffement climatique vient mettre en avant le déclin d’une industrie à bout de souffle. Comme pour la sidérurgie dans les années 70, la monoactivité dérivée de l’Or blanc fait courir un réel danger aux populations montagnardes mais la comparaison s’arrête là. Si les métallos et les prolos ont été lâchés par le pouvoir, il en est tout autrement pour le ski. Il n’est pas envisageable de priver l’upper-class de loisirs et les promoteurs de subsides quitte à mettre les ressources naturelles en péril sans parler du prétendu modèle de ruissellement, mirage que l’abyssale précarité des saisonniers vient nous rappeler. La montagne est ainsi mise en coupe réglée pour le profit d’une minorité. Les épreuves des J.O de 2030 vont-elles se dérouler sur des pistes alimentées par une ressource qui se raréfie aussi en montagne : l’eau ?
Visiblement la méthode Jean Claude Dusse (Les Bronzés font du ski, toujours !) « sur un malentendu, ça peut marcher » a de beaux jours devant elle. Et notre syndicat Lutte de Classes éducation a toute sa place pour lui opposer toute forme de résistance possible.
Valérie Paumier, originaire d’Annecy, a été formatée en école de commerce et a travaillé pour le diable : des multinationales à Hong Kong et Genève. Lorsqu’il lui est demandé d’aider à investir massivement en montagne au milieu des années 2010, elle sort d’une conf’ du très médiatique Jancovici, qui surfe alors sur la tendance « sobriété énergétique » et « green-washing ». Pour Valérie, c’est une 1re grande claque.
Convaincue de ne pouvoir faire renoncer ses patrons-voyous, sans foi ni loi, à ce marché juteux et très lucratif et, qu’au contraire, il faille sortir d’un système mortifère, elle plaque tout, créé l’association Résilience Montagne en 2017 et s’engage dans le combat pour dénoncer « le vaste chantier à ciel ouvert des Alpes » qui, à l’heure des bouleversements climatiques, continuent à être la proie des promoteurs immobiliers.
Elle est par conséquent très vite dans le collectif NO JO 2030 et vient chez nous car, de notre côté, à Lutte de Classes, et si « sur un malentendu » ça pouvait fighter… ?