Bulletin (presque) hebdomadaire de SUD Lutte de Classes éducation
1- Arrêter de lutter c’est arrêter de rêver
Il va nous falloir digérer tout ça. Gâchis pour beaucoup vu le résultat et étant donné les mobilisations extra-ordinaires que nous avons vécues ces derniers mois. Alors qu’est-ce qui peut renverser cet effroyable système capitaliste ? Rien, sinon la conscience que les travailleurs sont soudés dans une grande classe et capables de percevoir la solidarité de leurs intérêts et l’antagonisme de ces intérêts avec ceux de la classe capitaliste. Notre arme c’est l’union ! Nous sommes plus nombreux qu’eux. Plus ces salauds dépassent les bornes, plus ça joue en notre faveur. Pour l’instant ça reste trop souvent à l’intérieur mais la colère et le sentiment d’injustice s’accumulent en chacun de nous et ça c’est une vraie poudrière. Laissons sortir tout cela joyeusement mais avec détermination. Comme les grévistes de Vertbaudet qui viennent de triompher (voir notre article, juste avant la victoire, à retrouver ici) ou comme les salariés de Disneygnagnaland, des dingos bien déterminés à faire raquer l’oncle Picsou.
2- Fraude sociale
Roselyne Bachelot est fille de dentistes, pharmacienne et indécrottable politique (quelqu’un dont les revenus ont toujours été dépendants de la sécurité sociale ou de l’État au final… une assistée en somme). Roselyne s’est récemment fâchétourouge : « Ce qui énerve les Français, c’est la voisine de palier qui touche une allocation de mère isolée et y’a un loulou dans le circuit ; c’est le frère qui utilise la carte vitale du gars assuré social, alors que lui ne l’est pas parce qu’il est en situation irrégulière ; c’est le ferraillou qui roule en Mercedes et qui touche le RSA. C’est ça qui énerve les Français et pas la fraude fiscale. » Cette colère était là pour venir en soutien de Gabriel Attal (on cherche ce qu’il dit après qu’il a parlé celui-là) qui venait d’annoncer un projet de fusion de la carte vitale et de la carte d’identité. Pas de bol, son idée moisie ne sert à rien politiquement puisque dans son dernier rapport, la Cour des comptes explique « qu’il n’existe plus de cartes Vitale en surnombre pour les assurés du régime général de sécurité sociale depuis 2018 et, dans les autres régimes, le nombre de cartes surnuméraires est désormais marginal ». Non, tout ceci ne sert évidemment qu’à faire contre-feu pour détourner l’attention de la fraude des professionnels, qui pèse bien plus lourd : selon les rapports, entre 70 et 80 % des fraudes estimées envers l’assurance-maladie !
Vous avez 4 heures : Contre quels « fraudeurs » Roselyne n’éprouve aucune colère et pourquoi ?
3- SNU et Voie pro : open bar pour le Medef et l’armée !
La macronie ne manque pas d’imagination pour foutre en l’air ce qui reste de l’Education nationale. Si vous n’arrivez pas à prononcer « SNU », dites « Jeunesses macroniennes », on comprendra. Bon y’a encore un poil d’hésitation à véritablement lancer tout ça. Le « jeune » auquel on veut faire dire « chef oui chef » est un tantinet sensible en ce moment. Du coup Macron et sa clique hésitent à les envoyer parader douze jours en treillis en chantant la Marseillaise avec des militaires en retraite. Des anciens de la force Sangaris en Centrafrique qui sait ? Bon, si le « jeune » veut pas des rutilantes Rangers, il ira bouffer de l’usine et pour pas cher. La macronie s’en fout des lycées pro, ses gamins n’y vont pas. C’est pour les gueux et le gueux ça doit dire « oui chef » et le plus tôt possible. Pap N’Diaye fait le sale boulot, la voie pro c’est pour les gamins des autres.
4- Corrections numérisées c’est toujours non !
Depuis quelques années, de nombreuses copies du bac sont numérisées. SUD Lutte de Classes éducation s’y oppose. La correction numérisée des copies n’est qu’un aspect du bac Blanquer, avec ou sans Blanquer. Sa mise en place n’est pas inéluctable, nous devons continuer à lutter contre l’ensemble de ces réformes qui détruisent le service public d’Éducation, précarisent les personnels et les exploitent, trient et angoissent les élèves : grand oral, lycée prétendument à la carte, Parcoursup, destruction du tronc commun, évaluation permanente, numérisation à outrance, programmes partisans et maintenant le Pacte. Notre article complet ici.
5- On touche le Fond Marianne !
On avance dans l’affaire du Fond Marianne. Ce mardi 6 juin, le préfet Christian Gravel a dû démissionner de son poste de secrétaire général du CIPDR (Comité Interministériel de Prévention de la Délinquance et de la Radicalisation) à la suite de la publication d’un rapport accablant de l’Inspection générale de l’administration (IGA) sur l’attribution d’une subvention de 355 000 € à une même association : l’USEPPM (Union des Sociétés d’Éducation Physique et de Préparation Militaire). Comme le disait Françoise Giroux en mars 1983 (pffiooou) : « La femme sera vraiment l’égale de l’homme le jour où, à un poste important, on désignera une femme incompétente. » Bon ben ça y est, vive Marlène Schiappa !
6- AESH cherche vrai statut et vrai salaire
Les Accompagnants d’Élèves en Situation de Handicap (AESH) sont super pratiques, ne leur enlevons pas ça. Coûtent pas cher et font le boulot. Le hic c’est que y’a d’la chienlit là-dedans et ça a des revendications ! On serre les rangs, merci de faire tourner la pétition intersyndicale iséroise que vous trouverez dans notre article sur la mobilisation du mardi 13 juin. Vous pouvez nous renvoyer ces pétitions signée à SUD Lutte de Classes éducation, 166 cours Berriat, 38000 Grenoble.