Bulletin (presque) hebdomadaire de SUD Lutte de Classes éducation
1- Le 7 mars, nous sommes dentifrice* !
*Une fois sortis, impossible de nous faire rentrer !
Il n’y a plus personne à convaincre. Nous sommes toutes et tous convaincus qu’il y a du fric. Plus que jamais, les capitalistes se goinfrent pendant que nos conditions de travail se dégradent, que nos frigos peinent à se remplir. Marre des politiques d’austérité quand d’autres s’en mettent plein les fouilles ! Le gouvernement explique, ment, bredouille, chevrote. - Voici notre réforme des retraites ! - 59% CONTRE - Nan mais attendez on va vous expliquer comment c’est bien ! - 66% CONTRE - Hiin naaaan mais vous avez pas compris attendez ! - 72% CONTRE
Nous ne bosserons pas plus longtemps, nous exigeons une retraite à 60 ans maximum et 37,5 annuités, un point c’est tout, c’est non négociable et nous tiendrons tant que nous n’aurons pas obtenu satisfaction.
À partir du 7 mars, la grève reconductible sera notre arme.
Elle seule pourra désorganiser, exaspérer, fatiguer le gouvernement, le faire craquer. Organisons-nous, secteur par secteur, pour bloquer l’économie, pour mettre en place des caisses de grève permettant à ceux qui ont un impact décisif de faire grève. Les secteurs essentiels, ceux qui vont taper durement le patronat au porte-monnaie et bloquer l’économie, nous les connaissons. Il s’agit notamment de l’Éducation nationale, de l’énergie et des transports.
Faisons plier ceux qui veulent nous faire crever au travail !
2- Dussopt MENT autant que le travail TUE !
Selon Olivier Dussopt, not’bon Ministre du travail, « le nombre de morts au travail est stable depuis quinze ans ». Il a le droit de dire ça. Il peut tout dire Oli’, il est ministre et ça peut tout dire un ministre. Il aurait le droit de dire moins d’âneries quand même, de faire semblant de bosser un peu parce qu’une paie de ministre attention mais à côté de la vôtre laissez-moi rigoler. Avant qu’on lui retire le pouvoir et qu’on l’empêche de nuire, il aurait donc le droit d’aller voir les chiffres de la Dares (l’organisme de statistiques de son ministère) :
- 2005 : 476 décès.
- 2019 : 790 décès. Une certaine idée de la stabilité donc…
Mais encore ?
• Ces statistiques sont sous évaluées car toutes les morts au travail ne sont pas comptabilisées comme telles ! Il faut souvent que les familles se battent pour gagner cette reconnaissance (et vues les circonstances, c’est du bonheur) et nous vous laissons imaginer ce qu’il en est pour comptabiliser ces morts lorsqu’il s’agit de travail au noir…
• Les médias italiens parlent, pour qualifier les accidents du travail mortels, des « morti bianche » (morts blanches), des morts sans trace ni carnage, à la différence des crimes de sang. (NDLR : c’était le passage « apprends des trucs en militant », de rien)
• Selon l’analyse de la DARES concernant les accidents du travail en 2019, « la fréquence des accidents mortels croît aussi avec l’âge, les salariés âgés de 60 ans ou plus enregistrant le risque le plus élevé » – un risque près de trois fois supérieur à la moyenne. Une bonne raison de nous faire bosser plus longtemps tiens !
• Cocorico : la France est super forte en morts au travail. Championne d’Europe !
3- Mobilisation des REP/REP+
Depuis plusieurs années, les établissements REP et REP+ (Réseaux d’Education Prioritaire) partout en France constatent et s’inquiètent d’une baisse drastique de leurs moyens. Cette année, la Rectrice de l’Académie de Grenoble a décidé d’attribuer les moyens horaires en fonction du nombre de classes de chaque établissement, sans maintenir une marge de manœuvre supplémentaire qui jusque-là était accordée aux collèges d’éducation prioritaire. Si l’on regarde le taux de boursiers dans les établissements REP et REP+, souvent supérieur à 75%, on peut légitimement s’inquiéter de ce mode de calcul qui dote ces établissements comme tous les collèges publics et privés de l’académie recevant des familles de classes sociales plus favorisées. Les DHG (Dotations horaires globales) révèlent des situations folles où les bahuts perdent jusqu’à 36 h d’enseignement (c’est le cas du Collège Lucie Aubrac de la Villeneuve) ! Ces établissements sont dans le viseur pour refourguer des moyens aux autres établissements pour « aller vers plus d’équité et mettre tous les établissements au même niveau » dixit le représentant du DASEN.
Ce sont les raisons pour lesquelles plusieurs collèges de l’éducation prioritaire en France sont mobilisés, dont certains en grève reconductible depuis mi-janvier comme en Isère, où les collèges Vercors et Lucie Aubrac ont montré la voie, rejoints par les collèges Aragon, Jean Vilar, Gérard Philipe, Olympique, Salvador Allende et d’autres encore, rassemblés devant le Rectorat le 1er février et réunis en coordination pour poursuivre la lutte !
4- Le Pap a dit : « Pakeuteu » !
Pap nous donne une leçon de novlangue : Pacte = mépris
Nous avons connu l’autoritarisme de Blanquer, nous devrons désormais faire face à l’indécence de Pap. Le pacte proposé par le ministre de l’Éducation nationale est une véritable provocation (travailler beaucoup plus pour gagner un peu plus), de surcroît il ignore volontairement ce qui entraîne l’inexorable délitement de notre profession.
Découvrant que la difficulté scolaire devient un mal endémique, le ministre sort de son chapeau des mesurettes qui n’enrayeront en rien ce qui a été provoqué par des réformes ineptes guidées par le seul souci de faire des économies. C’est sans doute le point commun entre Blanquer, Pap et ceux qui les ont précédés : feindre d’accorder de l’importance à l’école, prétendre vouloir la sauver pour mieux la démanteler et la rendre bon marché. On ne fera pas ici l’inventaire des bricolages proposés par ce pauvre hère tant ils sont indigents. Le concept est facile à comprendre, il faut que l’École coûte le moins cher possible pour donner des gages de rigueur économique à nos créanciers et surtout assurer les nantis qu’ils ne subiront pas de hausse d’impôts. D’ailleurs eux, ils s’en foutent : leur progéniture va dans le privé depuis la maternelle jusqu’à l’enseignement supérieur.
5- Darmanin n’aime pas trop trop les étrangers
Le nouveau projet de loi Asile & Immigration du gouvernement conduit à une négation radicale des droits fondamentaux des migrants. Il a pour objectif de graver dans le marbre et de radicaliser les pratiques préfectorales arbitraires et répressives : systématisation des OQTF et des IRTF*, dans la suite des instructions déjà données pour augmenter les assignations à résidence et le nombre de CRA (Centre de Rétention Administrative).
Le projet s’inscrit délibérément dans une vision utilitariste et répressive dont témoignent l’obsession des expulsions et l’inscription des sans-papiers au fichier des personnes recherchées. Les migrants sont déshumanisés et considérés uniquement comme de la main d’œuvre potentielle, qui n’a droit qu’à des propositions de régularisations précaires, limitées aux métiers dits “en tension”. Alors que la dématérialisation prive de l’accès au séjour de nombreux étrangers, le droit du séjour et le droit d’asile vont être encore plus restreints.
Samedi 4 mars : premières mobilisations partout en France contre la loi Darmanin, contre l’immigration jetable, pour une politique migratoire d’accueil.
*OQTF : Obligation de quitter le territoire français, IRTF : Interdiction de retour sur le territoire français.
6- Luxe, moutarde et volupté
Bordel, après la moutarde, c’est au tour de Ferrari d’être en rupture de stocks… ça n’en finira donc jamais !!!??
De l’audace : Lisez le journal du luxe !!
7- Stage intersyndical à Valence
Un stage intersyndical sur la Libéralisation de l’Éducation nationale (vaste sujet) aura lieu les jeudi 30 et vendredi 31 mars 2023 à Valence ! Toutes les infos sur le stage sont sur la plaquette jointe à retrouver en suivant le lien.
ATTENTION, pour y participer, la demande est à faire le lundi 27 février 2023 au plus tard (voir modèle de demande avec lien ci-dessus).
Pourquoi ce stage ?
Mise en concurrence des établissements, soumission de l’enseignement au patronat,… : la logique libérale managériale progresse fortement dans l’Éducation nationale. Ce stage a pour but d’analyser collectivement ce mouvement de fond, et de réfléchir collectivement aux moyens de lutter contre. L’éducation nationale broie ses personnels, multiplie les types de contrats, tout en étant de plus en plus privatisée ! Seule une réflexion et une action collectives nous permettront d’organiser nos luttes.
8- Des films pour soutenir les grèves !
En solidarité avec les grévistes contre la soi-disant « réforme » du régime des retraites, qui n’est qu’une étape de plus dans la destruction sans limites de nos conquêtes sociales, des réalisateurs, producteurs, distributeurs mettent à disposition leurs films pour qui veut organiser des séances de projections avec collecte de participations au profit des caisses de grève, jusqu’au bout de la lutte. Si cela vous donne des idées, toutes les infos en suivant ce lien.
Les Mutins de Pangée est une géniale coopérative audiovisuelle et cinématographique de production et d’édition (DVD, VOD), créée en 2005.