Bulletin (presque) hebdomadaire de SUD Lutte de Classes éducation
1- « Casseroles au cul, gaffe à la rue ! »
Après que le Conseil constitutionnel (quelques légumes et beaucoup de conservateurs, une sorte de macédoine en boîte quoi…) a rendu son avis, Machin et ses ploutocrates ont pu nous asséner, en pleine nuit, un joli bras d’honneur en mettant à exécution leur loi infâme sur les retraites. Puis le pédant s’est risqué à l’exercice de l’allocution télévisée lundi 17 avril dernier. Raté, insipide et méprisant : un bras d’honneur de plus.
Face à Badinguet, le peuple trouve en son logis un ustensile à l’allure présidentielle : vide et sonnant creux. Il (le peuple, suivez un peu sinon on va pas y arriver) décide de sortir dans la rue taper dessus (sur l’ustensile, pas encore sur le président). Armé de ces dispositifs sonores portatifs, le peuple n’entend plus écouter les propos de l’empereur et sa team de délinquants. Car oui, si les casseroles sont de sortie, c’est surtout celles que notre grand vizir a au cul : affaire Darmanin, affaire Schiappa, affaire Dussopt, affaire Dupont-Moretti, affaire Benalla, affaire Kohler, affaire Bayrou, … ça commence à faire ! Machin a la recette : mélanger le tout avec les dividendes records versés par les entreprises du CAC40-voleurs, le scandaleux détournement des Fonds Marianne (bras d’honneur à Samuel Paty), le nouveau scandale de fraude fiscale à 140 milliards d’euros de HSBC, Société Générale, BNP Paribas, Natixis, laisser mijoter quelques jours et hop, sortons la surprise du chef pour régaler les convives : les arabes et les pauvres au menu pour faire oublier ce qu’on a au four en arrière-cuisine et qui sent un peu trop le de-quoi-te-cramer. Habile, attendu, bras d’honneur encore une fois.
2- À quand l’introduction des établissements scolaires au CAC 40 ?
L’inanité de l’Éducation Nationale semble sans fond. Après le très contestable IVAL (Indice de Valeur Ajoutée des Lycées), le ministère se lance dans l’IVAC (l’Indice de Valeur Ajoutée des Collèges). Si vous avez su chasser l’oxymore liant le concept de valeur ajoutée à un établissement scolaire, vous serez comme nous passablement écœurés par ce rapprochement douteux : les auteurs de l’IVAL pourront déployer des trésors de pédagogie, leur science n’a pas su protéger leur création de la très libérale machine à remastiquer les concepts de la Rue de grenelle. Il faut dire qu’au Ministère, à force d’avaler et de faire avaler des couleuvres on a l’estomac bien accroché, si bien que ce genre de raccourci ne choque plus personne. Et pour cause, la mise en concurrence des établissements n’est plus qu’une formalité. Cette frénésie mercantile n’ayant pas de limites, le premier degré va à son tour être pris dans la tourmente. Si vous en doutez, nous vous conseillons d’aller jeter un œil sur ceci.
Sans surprises, on retrouve les bonnes vieilles recettes libérales et les bons vieux lieux communs consistant à disqualifier les déterminismes sociaux. Rappelez-vous la formule de Blanquer condamnant le « Bourdivinisme », vous aurez un aperçu de cette prose infâme si vous avez le courage de vous plonger dans ce rapport. Comme nous sommes suréquipés en masque et en gel hydroalcoolique, on a fait le boulot pour vous. Les résultats aux évaluations de CP, de CE1 et de 6e sont comparés via les IPS (indice de positionnement social) et les 21 inspecteurs généraux auteurs de ce rapport (au passage 40 pages pour 21 IGEN, en termes de rentabilité, on a connu plus efficace) mettent en exergue que ce ne sont pas les conditions socio-économiques qui expliquent les variations dans les résultats puisqu’à IPS égal (en REP/REP+ notamment) on peut avoir des écarts importants. Quelles conclusions en tirent-ils (à 21 !!!) ? Dans une logique de moyens contraints, il faut les concentrer sur les endroits où c’est pire qu’ailleurs. En gros, il faudrait déshabiller Paul-Toufik pour habiller Jacques-Mamadou. Vision à courte-vue puisque c’est comme cela qu’on affaiblit les établissements qui pour différentes raisons parviennent à maintenir la tête hors de l’eau, mais comme disait Lord Maynard Keynes « À long terme, on est tous morts ». C’est sans doute ce genre de maxime qu’on se plait à cultiver dans les couloirs de la DEPP (direction de l’étude et de la prospective du ministère) et qui justifie l’enterrement programmé de l’Éducation Prioritaire. La danse macabre continue donc et comme le disait Jean Leloup (dans cette chanson que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître) avec une rhétorique dont pourrait très bien s’accommoder le Ministère et son empereur fantoche : « Les morts qui seront faits là-bas seront en bonne santé je crois. »
3- Vous reprendrez bien une goutte de ciguë ?
La dernière farce en date du rectorat n’en finit pas de nous faire rire. Au début nous avons même pensé que nos messageries professionnelles avaient été piratées mais devant tant d’insistance nous avons dû nous résoudre à la réalité : le rectorat nous invitait à renseigner une enquête sur l’amélioration de ses services RH. Quelle créativité ! c’est sidérant. Pour les cinéphiles c’est un mélange entre Le Mépris et Le bon, la brute et le truand : « Et ma corde tu la trouves comment, ma corde ? Et mon flingue tu le trouves comment mon flingue ? ». Poussons la fantasmagorie un peu plus loin et imaginons Pol Pot recueillant des likes pour ses fameux AirBnB de Phnom Penh. Nous avons pris le parti d’en rire car franchement le nombre de démissions, les problèmes de recrutement, le manque de remplaçants sont suffisamment explicites. Et que dire des refus de temps partiels, de mise en disponibilité. Sans parler des besoins en médecine du travail. Cette liste rapide met en exergue une déliquescence qu’une simple enquête ne saurait infléchir. Pour améliorer les RH il faut des moyens humains dans les services administratifs, des conditions de travail décentes, des salaires et des recrutements en hausse. Allez une dernière pastille pour la route.
4- Préavis de grève permanent et infos sur notre site
Bon, entre deux feux de palettes et une franche explication avec votre voisin arabe (pour lui demander d’arrêter de vous faire bosser plus et gagner moins, d’arrêter de manipuler Marlène Schiappa et lui faire faire des trucs pas bien alors qu’elle est super, d’arrêter de faire inculper le gouvernement pour diverses raisons, d’arrêter de conseiller aux capitalistes de planquer leur argent dans les paradis fiscaux, d’arrêter d’empêcher Sainté de remonter en Ligue 1, d’arrêter de priver le ping-pong de la couverture médiatique qu’il mérite, …) si besoin, donc, nous tenons à votre disposition sur notre site une foultitude d’articles montrant comme les pauvres au RSA sont responsables de votre malheur. Ils sont regroupés ici ainsi qu’un préavis de grève permanent vous couvrant en cas d’envie soudaine et révolutionnaire de prendre la rue, là.
5- Le Pap a dit
« Blabloubla, engagement tenu, gnnn ! »
Lors de l’entre-deux tours, Emmanuel Macron avait promis un peu partout une augmentation de 10 % pour tous les enseignants sans contrepartie dès le début 2023. Raté, on est loin des 10% et ce sera finalement pour septembre. Aucun engagement n’est tenu. Pap ment. Pap lui aussi, est un adepte du bras d’honneur.
6- « Coïncidence ? J’crois pas nan ! »
64 ans – 49,3 = 14,7 → 14.7 → 14 juillet = Révolution. Comme par hasaaaard !